Même correctement gérés, les produits dangereux et les déchets qu’ils engendrent représentent un risque pour l’environnement et la santé : la solution la plus simple consiste donc généralement à en réduire l’utilisation le plus en amont possible. Et les solutions existent !

Réduire la production de déchets

Éco-conception des bâtiments et des chantiers

Si vous êtes maître d’œuvre ou maître d’ouvrage, sachez que la quantité de déchets qui sera produite pendant le chantier, et plus tard lors de la démolition ou de la rénovation de votre bâtiment, dépend directement de la manière dont vous l’avez conçu (ou dont vous avez rédigé vôtre offre si vous êtes maître d’ouvrage).

Les paramètres les plus importants sont les suivants :

 

Le choix des matériaux utilisés
Moins un matériau est transformé et/ou moins il est amalgamé avec d’autres matériaux de nature différente, et plus il sera facile à recycler. L’impact environnemental du bâtiment peuvent s’en trouver grandement amélioré.

En effet, les constructions conventionnelles ne permettent qu’un faible taux de recyclage (hors inertes) : les matériaux de synthèse (PVC, mousses...) sont bien souvent amalgamés avec des matériaux d’origine naturelle (bois, plâtre...) ce qui empêche toute valorisation. Ils sont alors stockés ou incinérés.

Les constructions écologiques, utilisant des matériaux bio-sourcés et peu transformés ou des matériaux recyclés, génèrent moins de déchets pendant la phase de construction, et les déchets produits lors de leur rénovation ou démolition sont facilement recyclables car plus homogènes.

Pour en savoir plus :

 

La gestion du chantier
Si possible, prévoir la découpe voire la préfabrication de certains éléments (cloisons) en atelier, pour limiter les chutes et faciliter la gestion des déchets, et limiter le recours à des mousses d’étanchéité par exemple. Une conception rigoureuse en amont peut permettre de développer ces techniques, tout en améliorant la performance énergétique du bâtiment.

Pour en savoir plus :

Les technologies propres pour réduire les déchets du BTP

Vous pouvez réduire les coûts liés aux déchets dangereux en investissant dans des technologies propres qui permettent de limiter, voire d’éliminer l’usage de produits dangereux.

Voici quelques exemples :

Peinture

Installez une station de lavage du matériel de peinture.

Ces stations permettent de laver en circuit fermé le matériel de peinture. Elles séparent l’eau des résidus de peinture pour les concentrer. Elles permettent donc d’économiser l’eau et de rejeter dans le réseau une eau claire, tandis que les résidus de peinture sont collectés dans un bac pour être jetés en déchèterie par exemple. Ces stations permettent ainsi de réduire fortement une des principales sources de pollution du secteur du bâtiment.

Pour en savoir plus, consultez le site du Cnidep.
Et le guide du Cisalb

Décapage

Privilégiez le décapage mécanique, sans utilisation de solvants (sauf en cas de présence d’amiante ou de plomb dans la peinture bien sûr...).

Désinfection des canalisations

La désinfection des canalisations d’eau potable avec de l’eau chlorée peut avantageusement être remplacée par une désinfection aux rayons ultra-violets.

Les solutions de substitution des produits dangereux du BTP

En règle générale, orientez vos achats vers les produits qui bénéficient d’un label environnemental.

 

Détergents

ecolabel

Peintures, colles, vernis, enduits, mastics, cires, huiles

pure ecocert ecolabel

nf der-blaue-engel

Produits électroniques

nordic-ecolabel epeat der-blaue-engel

nf ecolabel

 

Ces labels, et uniquement ceux-ci, garantissent que les produits ont un impact moindre sur l’environnement et la santé des utilisateurs (composés d’origine végétale, absence de métaux lourds, faible émission de COV…). Pour les produits électroniques, ces labels garantissent l’absence de certaines substances dangereuses et une meilleure recyclabilité.

Enrobés

Il est aujourd’hui possible de trouver des enrobés dans lesquels les liants végétaux remplacent le bitume (issu du pétrole). La préparation de bitumes fluxés (enduits superficiels) est également possible avec des produits végétaux à base d’huiles de colza et de tournesol. Les produits de marquage routier suivent la même tendance et sont fabriqués désormais à base de végétaux.
Lors de la réfection d’une route, le recyclage à froid de l’enrobé (s’il est sans amiante ni goudron !) permet également de limiter grandement l’impact environnemental du chantier.

Huiles de décoffrage

Huiles d’origine végétale, fabriquées à partir de colza ou de soja et biodégradables. Les huiles classées "PUR VEGETAL" ont une concentration en huile ou solvant végétal supérieure à 95% et sont donc en outre garanties sans PCB. Plus d’informations sur le site du SYNAD.