Amiante

Les déchets pouvant contenir de l’amiante sont multiples. On peut en trouver partout dans les logements antérieurs à 1997 ! L’amiante présente dans les flocages et les calorifugeages (amiante friable) est la plus connue. Mais les tuyaux, les bardages, les plaques de toiture en « fibro-ciment », les dalles en vinyle, la colle de carrelage, les enduits, les faux plafonds, les mastics, les cheminées, les cloisons intérieures…peuvent également en contenir !

Certains de ces produits, notamment les mastics et les colles, peuvent également contenir des PCB (polychlorobiphényles ou « pyralène »).

Pour les reconnaître, consultez le document « Amiante attention danger ».

Solvants et décapants

Utilisés pour le nettoyage des outils, le décapage des peintures.

Peintures

Toutes les peintures contiennent des substances dangereuses, mais les peintures dites « naturelles » sont les moins nocives (absence de métaux lourds et de solvants). Les peintures solvantées (« glycéro ») et les peintures à l’eau utilisant des métaux lourds sont les plus toxiques pour l’homme et pour l’environnement.

Vernis et produits d’entretien du bois

Il s’agit des lasures et des vernis de protection du bois, mais aussi des biocides utilisés pour traiter le bois contre les insectes par exemple. Ces produits sont très nocifs pour l’homme et pour l’environnement. À manier avec précaution !

Bois traité

Tout déchet de bois ayant subi un traitement à cœur (bois autoclavé ou traité de quelque manière que ce soit, à l’aide d’un biocide par exemple) ou peint avec des peintures contenant des métaux lourds ou de l’amiante, par exemple, est un déchet dangereux. Autre exemple : les traverses de chemin de fer, parfois réutilisées à tort pour aménager des abords de construction, sont des déchets dangereux car elles ont été traitées à la créosote.

Mastics, résines et colles

Certains vieux mastics et colles peuvent contenir de l’amiante ou des PCB. Les mastics actuels ne contiennent fort heureusement plus ce type de substances, mais ils restent, ainsi que leurs emballages vides, des déchets dangereux.

Huiles de décoffrage

Comme toutes les huiles, elles doivent être collectées pour ne pas polluer de grandes quantités d’eau. Elles posent cependant un problème particulier car l’huile appliquée n’est jamais entièrement récupérée et les résidus, lessivés par l’eau de pluie, finissent par s’infiltrer dans les sols. Or les huiles classiques d’origine pétrolière ne sont pas biodégradables, et peuvent parfois présenter des résidus de PCB (<50ppm).

Transformateurs

Lorsqu’il est mis au rebut, un transformateur récent est un déchet électronique qui doit suivre la même filière que les autres déchets d’équipements électriques ou électroniques (D3E). En revanche, s’il est ancien (avant 1994), il peut contenir des PCB et doit être traité de manière spécifique .

Produits à base de goudrons

Les goudrons sont des produits houillers contenant de grandes quantités d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qui sont des substances dangereuses.

Aérosols

Les aérosols sont des déchets dangereux pour deux raisons : parce que ce sont des récipients sous pression et parce que les produits qu’ils contiennent (mousse de polyuréthane et autres composés synthétiques) sont nocifs pour l’homme et pour l’environnement.

Emballages, gants et chiffons souillés par des produits dangereux

Tous les bidons d’huile, cartouches de mastic, matériaux absorbants, gants, etc. souillés par des produits dangereux doivent être éliminés avec les autres déchets dangereux.

Tubes fluorescents, néons et lampes basse consommation

Ces équipement contiennent des métaux lourds, voire des PCB (s’ils sont anciens). 

_{Crédit ©Arnaud Bouissou/METL-MEDDE}

Déchets d’équipements électriques ou électroniques (D3E)

Les D3E contiennent de nombreuses substances dangereuses :

• Plastiques pouvant contenir des retardateurs de flamme halogénés ;
• Pour les appareils de froid : liquides réfrigérants (CFC, HCFC, HFC) ;
• Condensateurs pouvant contenir des PCB (polychlorobiphényles ou « pyralène ») ;
• Cartes électroniques ;
• Relais ou commutateurs à mercure ;
• Câbles électriques (les câbles anciens contiennent des PCB).

Détergents

Les produits dangereux peuvent être identifiés par leur emballage, grâce aux pictogrammes suivants :

Et pour les produits les plus anciens :

=

ou

Enrobés contenant de l’amiante

Dans le secteur des travaux publics, l’amiante se trouve surtout dans certains enrobés mis en œuvre dans les années 1970 et jusqu’en 1995, notamment sur les ouvrages à fort trafic. Lorsque ces enrobés sont retirés, des précautions particulières et un matériel spécifique (raboteuse équipée de jupes latérales avec brumisation d’eau et cabine en surpression) doivent être mis en œuvre. Les déchets d’enrobés retirés sont des déchets dangereux et doivent suivre une filière d’élimination adaptée.

Enrobés anciens contenant des goudrons ou des fluxants d’origine houillère (présents dans les liants d’enrobage ou de couche d’accrochage)

La présence de goudrons (enrobés antérieurs à 1993) ou d’autres dérivés houillers utilisés comme fluxants dans les enrobés antérieurs à 2005 entraîne une teneur élevée en HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) qui nécessite un traitement adapté. Le goudron est issu de la houille, contrairement au bitume qui est issu du pétrole. Il n’est plus utilisé à cause de sa toxicité, sauf pour quelques usages très spécifiques dans le bâtiment.

Terres polluées

Les terres polluées, en fonction de leur concentration en substances dangereuses (hydrocarbures, métaux lourds…), constituent parfois des déchets dangereux.

Huiles de décoffrage

Comme toutes les huiles, elles doivent être collectées pour ne pas polluer de grandes quantités d’eau. Elles posent cependant un problème particulier car l’huile appliquée n’est jamais entièrement récupérée et les résidus, lessivés par l’eau de pluie, finissent par s’infiltrer dans les sols. Or les huiles classiques d’origine pétrolière ne sont pas biodégradables, et peuvent parfois présenter des résidus de PCB (<50ppm).

Désinfectant (canalisations)

Lors des opérations de désinfection des canalisations, l’eau chlorée qui est parfois utilisée est un déchet qu’il conviendrait de ne pas rejeter dans l’environnement.

Déchets dangereux issus de l’entretien mécanique des engins

Par exemple : huiles, filtres à huile, liquides de refroidissement, effluents… Voir la rubrique correspondante.
 

L’industrie et la filière de traitement des déchets en produisent 470 000 tonnes, soit les deux tiers. Le tiers restant incombe aux producteurs diffus du bâtiment, de l’artisanat et aux déchets des particuliers.

Bien que difficile à estimer, la part du bâtiment (hors terres polluées) se situe probablement autour de quelques dizaines de milliers de tonnes, comprenant 10 000 tonnes d’amiante et un tonnage de D3E et de produits chimiques divers difficile à évaluer.

Si ce tonnage peut paraître faible par rapport au tonnage total des déchets dangereux produits dans la région, l’enjeu majeur est en réalité ailleurs : le taux de collecte des déchets dangereux du BTP est faible !

Ils sont en effet souvent mélangés aux déchets non dangereux, ce qui pénalise le taux de valorisation des déchets du secteur : environ 50 % des déchets sont valorisés, essentiellement les inertes. Et ce, alors que le BTP est le premier producteur de déchets, devant les ménages et les entreprises.

Mal collectés, les déchets dangereux génèrent une pollution durable (polluants organiques persistants, métaux lourds, gaz à effet de serre…) qui porte atteinte à notre santé et à l’environnement, et qui est le plus souvent invisible !